1947 – 1956 , les « Z » coulissantes

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1946, la D45A , dérivé proche de  l’Ab1  conçu avant guerre , connaît un honorable succès , mais avoue les limites imposées par son architecture, l’équipe d’Eric Jaulmes planche désormais sur un tout nouveau moteur culbuté. Les premières  esquisses font preuve d’un réel soucis de modernité, qui, associé à quelques techniques éprouvées constituerons un cocktail exemplaire de fiabilité et de longévité, puisque le « concept » tiendra la route pendant plus de  20 ans….. Les contraintes économiques liés à cette période de reconstruction sont prioritaires et ne laissent que peu de place à la fantaisie technologique, chaque option sera donc choisie avec le plus grand soin.

 

 

On notera, sur les premiers plans d’études, quelques détails surprenants, tels des tiges de culbuteurs tubulaires, ou une boite de vitesse à 3 rapports (le tout associé à  un volant magnétique externe identique à celui de l’Ab1 ou du D45 ).

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La "Z46c" est officiellement présentée au salon d’octobre 1946. Si la partie cycle, très classique, ne surprend pas, le moteur à 4 temps culbuté est une vraie nouveauté dans cette catégorie, puisque cette architecture est quasi inexistante sur les petites cylindrées populaires de la concurrence.

Dès sa sortie, la machine s’avère efficace, propre et fiable, le succès est presque immédiat. Cette réussite permettra à Motobécane  de développer, durant les années qui suivirent, son outil industriel, qui passera en peu de temps, d’un stade presque « artisanal » à la production intensive, et de réduire considérablement ses délais de livraison, qui avoisinent, initialement les 2 ans.

 

Le  style (on ne parle pas encore de « Design ») est particulièrement réussi, la silhouette est homogène, le décor initial et la forme du réservoir sont calqués sur les derniers blocs « S » utilitaires de 1938.

 

De nombreuses variantes seront ensuite développées, et les Z  par leur omniprésence dans le quotidien, marqueront l’inconscient collectif durant plusieurs décennies, au point de représenter aujourd’hui encore, auprès du plus grand nombre « La » Motobécane.

 

Nous nous intéresserons uniquement dans ce premier volet, aux versions équipées d’une suspension arrière "coulissante"  ces modèles, produits entre 1946, et  1956 *, constituent la première génération qui se terminera en 1956 avec les Z54c et Z24c, qui passeront dignement le relais aux versions "oscillantes".

 

Avant d’aborder le descriptif détaillé de chaque modèle, voici quelques particularités communes à toutes les « Z » coulissantes et sur les quelles ils ne sera pas nécessaire de revenir dans les pages qui suivent :

-         Roues de 19' / moyeux à broche, lisses ou épaulée suivant les versions.

-         Bobine d’allumage « basse tension / haute tension » interne.

-         Couleur et déco marron / beige.

-         Selle monoplace .

 

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1947, la 125 Z46c Mobyclub, ou Forcyclub

 

 Ci-dessus, l’un des prototypes de la z46

 

La Z46c (« c » comme culbuté) est équipée d'une classique fourche à parallélogramme, similaire à celle de l’AB1, ou de la toute nouvelle D45A, mais surmonté d'un gros phare profilé chromé, rappelant les grosses cylindrées sportives d’avant guerre. L'empattement est identique (1270mm) à celui de la D45, un gros réservoir « goutte d’eau » de 11 litres, associé à un haut moteur plutôt volumineux donnent une silhouette globale ramassée et basse, la déco du réservoir (gris et grenat) reste très avant "guerdiste", le pot "queue de carpe" des Ab1 et D45 a cédé la place à un pot de forme "saucisson"  qui préfigure celui des Z2c.

 

Nota: l'observateur attentif notera que  le frein est situé à gauche, en parfaite opposition avec la D45, mais  dans un esprit  "innovant autant que déroutant" communément cher à la marque de Pantin, et à celle (automobile) du quai de Javel, qui perdurera bien longtemps chez les deux constructeurs.

 

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  Ci-dessous, la z46 en configuration « série »

 

 

 

Le cylindre de ce tout nouveau moteur est en fonte, la culasse est en aluminium, ainsi que le couvre culbuteur. Le feu arrière, en tôle d'aluminium embouti et profilé sera, par la suite, repris sur de nombreux modèles de la gamme. La boite à outil, profilée elle aussi, épouse la poutre centrale du cadre. La pompe à vélo est fixée sur la partie avant du cadre.

 

Cette première mouture de la Z46 est aujourd’hui l’un des modèles les plus rares, et ne laissera pas indifférent le collectionneur chevronné. (voir blasé…)

 

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1948, la 175 Z2c  Mobysport ou U2c Forcysport

 

C'est la première déclinaison du Z46 , la différence la plus flagrante est bien entendu la nouvelle déco marron/beige, le cadre de ce 175 cm3 est légèrement différent de celui du Z46, puisque sa partie supérieure a du être redessinée pour accueillir le nouveau moteur, plus haut de quelques centimètres.

Quelques évolutions et mises au point ont également été effectuées sur cette partie cycle, (fixation des reposes pieds par cône lisse en lieu et place des axes crénelés, etc..).  Ces modifications ont essentiellement pour but de simplifier la fabrication, et de réaliser au passage, quelques réductions de coût.

 

Une toute nouvelle fourche, télescopique à bain d'huile, contribue à alléger la silhouette.

Le moteur 175cm3 est, bien entendu, issu du même tonneau que le 125. L’évolution la plus visible se situera, bien entendu, au niveau du haut moteur, plus imposant, puisque l’alésage est porté à 56 mm , et la course à 71 mm  pour porter la cylindrée à 175 cc.

 

 

Nouveauté de taille: Le cylindre est en aluminium chemisé.

Le bas moteur est identique en apparence, mais la réalité est toute autre ; Le vilebrequin, les fonderies, ainsi que de nombreux éléments ont été naturellement redimensionnés.

 Les rapports de transmissions internes sont identiques, mais les arbres de boite sont différents, l’embrayage comporte 4 disques sur le 175 « Férodo » contre 3 sur le 125 .

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Coté accessoires : Le phare "s’efface" entre les 2 tés de fourche,  le dessin de la boite à outils est affinée et son volume plus réduit. Le sélecteur passe désormais par-dessous le repose pied, autorisant une plus grande amplitude du débattement, tandis que le kick starter est repliable.

 

L’échappement  « saucisson » adopte sa forme définitive, plus ronde que sur la Z46, et plus long de quelques centimètres afin d’en augmenter le volume,  les supports de porte bagage arborent une découpe à l'emblème de la marque.

 

La pompe à vélo est maintenant placée plus discrètement sous le réservoir.

 

Le style général de la machine est encore épuré par ces modifications. Le rouge et gris de la Z46c cède la place au deux tons de beige et marron déjà étrenné sur la D45. la déco est  maintenant "moderne" et bien sur identique pour les deux marques.

 

Le phare est toujours chromé, le bouchon de réservoir est un très beau Mottaz en aluminium profilé. Les chromes toujours présents ornent partiellement le réservoir.

 

La Z2c deviendra la plus « commune » des Z, puisque, véritable standard, elle aura une diffusion importante, et une longévité record au catalogue. Le ton est donné, les versions qui suivront la Z2c ne seront plus que des variantes.

 

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1949, la 125 Z46 évolue

 

et adopte intégralement les évolutions réalisées précédemment sur le 175, La déco et les couleurs sont maintenant identiques, le cadre "rehaussé" pour loger le 175 cc est adopté sur le 125 également.  Celui-ci laisse maintenant apparaître un vide de quelques centimètres entre le dessus du couvre-culbuteur et le dessous du réservoir , ce qui rend identifiable au premier coup d’œil, ce 125 cm3.

Le petit haut moteur, adopte les évolutions réalisées pour le 175 (cylindre aluminium, sélecteur, etc.).

L’ensemble de ces modifications rend la silhouette globalement  plus « aérienne » que sur la première

mouture..

 

* Note: La Z 46 reçoit comme le  175cm3 Z2c un nouveau cylindre en aluminium chemisé, le couvre culbuteur perd l’ épaulement qui le bordait, le sélecteur est identique à celui du 175. passant sous le repose pieds

Le pignon de sortie de boite passera à 15 dents pour ce 125cc (17 dents pour le 175cc, et la Z46 premier modèle)

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1953, les 125 et 175 ont confirmé leur potentiel, et font une très honnête carrière depuis maintenant 5 ans, Motobécane décide alors d’introduire un « haut de gamme » au catalogue…

 

La 175 Z22c  Mobysuper  ou U22c Forcysuper,

Déclinaison luxueuse du 175 culbuté, elle recevra un  moteur entièrement repensé pour la circonstance, comprenant une partie haute largement ailetée, souvent appelée « Superculasse » (en référence au bloc S).  Un cylindre, une culasse, et un couvre culbuteur spécifique, ainsi qu'un piston bombé, de marque « Borgo » portant le taux de compression à 7,2 au lieu des 6.4 du 175cc « standard ». complèteront la panoplie.

 

 Ci-dessus, cette première version de la Z23 ( prototype), est équipée d’un  petit réservoir standard, de gardes boue étroits, et de la selle à 2 ressorts des 125 et 175 standard.

 

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Le bas moteur ne sera pas épargné par ce vent de réforme, puisque agrémenté d'une pompe à huile censée améliorer la lubrification de l’embiellage (dont les roulements à aiguilles ont été par ailleurs, redimensionnés pour la circonstance), et de l’arbre a came.

Notons que cette pompe à huile, dont l'utilité reste aujourd'hui à démontrer,  sera rapidement supprimée en seconde monte.

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Le carburateur est un Gurtner M22D, ce montage, manifestement trop généreux sera rapidement remplacé par un M20D sur les versions postérieures du 175 "gros cylindre". Une nouvelle culasse dont la pipe d’admission est intégrée à la fonderie, permettra cette évolution.

 

Coté carrosserie, on notera de larges gardes boue enveloppants, l'arrière est articulé au dessus de la roue afin de dégager plus facilement la roue en cas de crevaison, et orné d'un feu arrière bien spécifique, aujourd'hui très recherché. Une boite à outils supplémentaire trouvera sa place dans la boucle arrière droite du cadre.

 

Note : La Z22c présentée en tête d’article (page précédente) est un prototype, ce qui explique la non conformité de certains éléments, comme les garde boue étroits, de section carré, et le feu arrière profilé.

 

Le surcroît de puissance apporté par le piston bombé, et le gros carburateur, étant largement compensé par une surcharge pondérale notable (équipements), la Z22 ne pourra réellement prétendre à de meilleures performances que les versions économiques, malgré quelques artifices utilisés pour compenser (pignon de sortie de boite de 16 dents) . C'est toutefois un modèle de choix pour le collectionneur, qui en appréciera la rareté.  Cette médaille à un revers ; La recherche de certaines pièces spécifiques sera presque inévitablement un parcours de longue haleine.

 

Note : Le phare n’est pas chromé, les tambours de freins avant et arrière de gros diamètre (voir tableaux) sont enjolivés de caches en aluminium   « ondulé ».  Les Caches de suspension en aluminium sont de plus gros diamètre que sur les 125 et 175 « standard ». Le tambour de frein arrière démontable est porté à 150 mm contre 130mm sur le Z2c .

 

Fin 1954, Un gros réservoir chromé de 13 litres échancré au niveau des genoux et une selle mono-ressort semi-encastrée plus large viendront compléter l’équipement de la Z22c, et contribueront à donner un style encore plus massif.

 

L’adoption de la selle mono ressort impliquera une modification du cadre. (a partir du num.750-070).

 

Un monogramme de réservoir en aluminium moulé remplace le traditionnel décalque. Les grippe genoux plus épais, sont également spécifiques à la Z22c.

 

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Le 125 Z54c Mobystandard et Forcystandard

 

Apparaît au catalogue et épaule la Z46c, en dérivant vers le bas de gamme, comme le laisse entendre l’appellation « standard ».

C'est donc une déclinaison économique de la Z46, une nouvelle fourche de type "inversée" (concept nettement inspiré de la mobylette Av3), de fabrication plus économique, et dépourvue de frein de direction,  remplace la désormais traditionnelle fourche à bain d'huile des Z46 et Z2c.

Sans impact notable sur le comportement global de la machine, cette fourche économique, nécessitera en contrepartie des graissages plus fréquents.

 

 

 

Elle s'avère aussi, plus rigide que la fourche à bain d'huile (les tubes sont soudés sur les tés). Les chromes ont pour la plupart été supprimés. (économie oblige…), Le pot « saucisson » est émaillé noir.

Notons également le décor du réservoir dont le chrome sera remplacé par du beige, le bouchon  Mottaz profilé est ici remplacé par un simple bouchon de plastique "emboîté", orné du sigle « MC » Même sur les MB… Le phare perdra lui aussi sa finition chromée à l’instar de la Z22c au profit de la teinte marron.

 

Le feu arrière profilé cède la place à un modèle  hérité de la D45, et la batterie disparaît, ainsi que son pont redresseur, ce qui autorisera un faisceau électrique "allégé", pour ne pas dire réduit à sa plus simple expression, fonctionnant intégralement en courant alternatif .

 

Le "M" découpé disparaît des supports de porte bagage au profit d'une simple ouverture triangulaire comme sur le Z22c (!). Le porte bagage adopte une forme « profilée » rappelant celui des mobylettes. Le frein avant de 110mm de diamètre  perd son joli flasque en aluminium poli au profit (!) d'un flasque en acier, portant redoutablement bien son nom. (flasque…)

 

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Fin 54 également, L’ensemble des modèles de la gamme, recevra une série de modifications  liées a l’évolution de la législation; La plaque d’immatriculation « coupe jarret » située sur le garde boue avant disparaît, et les modèles de la gamme qui n’en étaient pas, jusqu’alors pourvus, reçoivent tachymètre situé sur le phare.

 

Note : Une option « luxe » est proposée, comprenant les gardes boues enveloppants, les jantes et l’échappement chromés, et des enjoliveurs de fourche en tôle d’acier émaillées au couleur du cadre (beige)

 

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1955, La 175 Z24c « Mobysérie »

 

Avec ce nouveau modèle, Les réductions de coût réalisées sur le 125, sont appliquées sur le 175. Produite durant une petite année seulement (1955), la Z24c sera la dernière 175 de cette laborieuse famille « coulissante », elle permettra au constructeur d'écouler les stocks de pièces spécifiques aux « coulissantes », et offrira , durant cette période une alternative économique aux modèles équipés d’une suspension arrière oscillante, apparus l’année précédente.

Si la vocation d'entrée de gamme est manifeste (pas de batterie).

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La Z24c comme la Z54c seront néanmoins disponible comme toute les « Z » économiques, en version « luxe » sur demande, c'est à dire équipée des jantes, du guidon, et du réservoir chromés, des gardes-boues enveloppants, et de fourreaux en tôle. habillant la fourche économique.

 

Les soufflets de fourches sont beiges sur ce modèle.

La finition globale est identique à celle de la 125 Z54.

C’est avec la Z54c que disparaîtra définitivement en 1956, l'incontournable décor marron / beige, ( la D45 n’échappera pas à cette petite révolution, et s’habillera aussi de la très « dynamique » teinte mastic…)

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Les moteurs:

 

Le bloc, d'aspect particulièrement lisse, et de conception plutôt moderne pour l'époque, est équipé d'une boite à 4 rapports à crabots, (qui ne fera jamais regretter la boite à pignons traversant de la D45). D'un indestructible embrayage multi-disques à bain d'huile (3 disques pour le 125, 4 pour le 175) dont le maniement est particulièrement doux pour l'époque, et d'un système de lubrification à circulation d'huile  bien particulier inauguré sur les blocs « S » d’avant guerre, et simplifié pour les Ab1 et D45, dont l'efficacité n’a d’égale que sa simplicité. (La roue dentée de la couronne d’embrayage fait office de pompe à huile).

Le sélecteur est "naturellement" situé au pied droit, le point mort, et le premier rapport sont en haut, en conformité avec les tout nouveaux standards "Motobecane" de l'époque. Ce sélecteur à double branche autorise le rétrograde au talon, donc la conduite en chaussures de ville…

Le haut moteur, lubrifié par les « vapeurs d’huile », est un classique culbuté à 2 soupapes formant un angle de 120° actionnées par culbuteur, et tige. Avec  un rapport alésage x course de 56x71  pour le 175, et 52x58.8 pour le 125 , les « Z » sont donc des moteurs plutôt « longue course », ce qui explique en partie leur tempérament placide.

 

 

Le cylindre est équipé d’une chemise épaulée, (technique bien connue chez Citroën et Panhard) offrant une parfaite étanchéité de la chambre de combustion.  Le joint de culasse « composite », affranchi de toute contrainte de pression, n’aura pour fonction que l’étanchéité des conduits de tiges de culbuteur, et une bonne dissipation de la chaleur de la culasse vers les ailettes du cylindre.  Le piston plat est à 4 segments.

 

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L’allumage est assuré par un volant magnétique « Novi » (filiale de la marque) de type inversé, cette architecture facilite l’entretien courant et la petite maintenance (rupteurs, condensateurs.), mais complique considérablement les « gros travaux ».

 

Un système d’avance centrifuge automatique à masselottes est intégré au volant.

 

Une double bobine d’allumage assure la production de la haute tension, ce système assure un rendement maximal, mais présente quelques faiblesses sur le long terme , et sera remplacé dès 1955 par un classique système a bobine HT externe.  ( et proposé en seconde monte sous forme de kit) une bobine basse tension assure l’éclairage, et la charge de la batterie lorsque elle est présente dans l’équipement.

 

Le volant magnétique des 125 est dit « léger » (4.250Kg ) celui des 175 pesant, quant à lui,  5.350 Kg . ces volants de masse importante sont en grande partie à l’origine le la légendaire souplesse des « Z ».

 

Aspects pratiques : il convient aujourd’hui de vérifier avec soin l’état du volant magnétique, qui souffre fréquemment de problème de sertissage, d’aimants cassés, etc…

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Les carburateurs :

 

Suivant les modèles on trouvera des carburateurs de 19, 20 et 22mm pour les 175cc ( cuve séparée) , de 17 a 18mm pour les 125 ( cuve integré) , toujours de marque Gurtner, ou Amal, et dépourvu de système de ralenti, le moteur acceptera cependant de  « tenir » assez longuement de très bas régimes (700 a 800 tours)  sans caler, s’il est bien réglé, et grâce en partie à l’inertie de son très lourd volant magnétique.

 

 

 

Illustration : Le carburateur Gurtner M20 D a cuve orientable >>>>

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L’échappement

 

Eprouvé lui aussi sur les utilitaires d’avant guerre, est un système à chicane hélicoïdale qui, cette architecture présente l’avantage de préserver un excellent rendement en freinant très peu les gaz d ‘échappement, sans nécessiter d’entretien fréquent.

 

La sonorité particulière de l’échappement des « z » est typique de ce type de silencieux.

 

 

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Les « Z » au quotidien…

Point commun à toutes les « Z », le moteur se montrera d'une bonne volonté sans faille, endurant, il démarre très facilement, supporte les longues distances, et les fortes charges. Il s'avère particulièrement "propre" à l’usage, puisqu'il n' essaimera quelques gouttes d'huile qu'à l'arrêt (généralement par le presse étoupe de l'axe de sélecteur). L'utilisateur novice sera plus probablement perturbé par les fréquentes "inondations" relatives aux carburateur Gurtner (délation gratuite), et au robinet d’essence « concentrique », l’un comme l’autre sont rarement étanches.

 

Ces fuites sont généralement sans conséquences, mais grèveront parfois lourdement la consommation de la machine … à l’arrêt !

 

Note : Le robinet d’essence peut avantageusement -et pour quelques dizaine de francs- être remplacé par un robinet de mobylette dont le filetage est identique

 


L’entretien peut-être réduit au strict minimum  (vidanges annuelle, niveau d'huile, bougie, jeu aux culbuteurs) , mais les gros travaux ne devront être réalisés que par un mécanicien averti et convenablement équipé (arraches moyeu spécifiques, etc.) , la grosse maintenance recèle en effet quelques pièges, (Cône lisse non claveté pour le volant magnétique, emmanchement à la presse pour le maneton de vilebrequin, etc.). Le recours à un mécanicien confirmé évitera bien souvent la catastrophe.

 

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Le Comportement

Sur route, les "Z" coulissantes font preuve d'une tenue de cap sans faille, (aidé en cela par de modestes performances) la suspension arrière dont le débattement est particulièrement faible, s'avère toutefois, et sans surprise, nettement inconsistante sur les passage de nid de poule, qui seront durement ressentis par le pilote. La selle « Reydel », bien conçue, fait ce quelle peut pour faire oublier cet avatar, mais ne fera pas de miracle…

 

Malgré cela, la machine est confortable , la position de conduite excellente pour un petit gabarit.

 


Les performances

 

Les 125cc atteignent environ 80Km/h. Les 175cc quant à eux, flirtent assez facilement avec la symbolique barrière des 100 Km/h si l’équipage n'est pas trop chargé. Pas de miracle (encore !) toutefois, les Z sont sensibles à la charge, et cette vitesse tombera facilement aux alentours de 70 Km/h sur faux plat, ou par vent de face . Dans tous les cas, la consommation reste extrêmement réduite, avec environ 2,5 l/100 pour le 125, et 3 l/100 maximum pour le 175, quel que soit le type de conduite..

 

Les freins font également preuve de beaucoup de légèreté, mais c’est la coutume a l’époque… En effet, si l'arrière assure assez dignement sa fonction, l'avant fait tout juste office de "ralentisseur", ce qui colle somme toute assez bien avec le style de conduite de l'époque.  Style auquel on s'accommodera encore une fois rapidement compte tenu des performances modestes de la machine.

 

Un "trou" nettement perceptible entre le deuxième et le troisième rapport (idem sur 125 et 175) sera parfois gênant en zone montagneuse, ( le montage possible optionnel d’une couronne de 47 dents limitera le désagrément, mais le trou est toujours là…)

 

La prise d’angle est souvent limitée par la position très basse des reposes pieds, il est possible d’y remédier partiellement par un réglage adapté ( c’est à dire au plus haut !) de ces derniers, mais il faudra alors se passer des services du kick., et démarrer la machine dans le plus pur style « Bol d’Or »

 

    

 

Ci-dessus les courbes d’accélération du 125 cc ( Z46c) et du 175 cc ( Z2c) ( mesurés sur terrain plat)

 

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Aspect pratiques, petits soucis quotidiens.

 

1- Le volant magnétique en aluminium surmoulé sur un moyeu en acier, et monté en bout de vilebrequin, sur un cône non claveté, est généralement très difficile à démonter, et de surcroît, particulièrement fragile. Lors d’une remise en état du moteur, ou du réglage de l’allumage, c’est un des points délicat. Ne jamais essayer de démonter le volant avec un arrache-volant à griffe par l’extérieur.  (conséquence de cette fragilité, les volants magnétiques d’occasion en bon état se font rare…)

 

Le calage du volant et les différents réglages de l’allumage sont décrits dans la rubrique « atelier » de cet ouvrage

 

2- Les « Z » sont équipées d’un phare de 180mm de diamètre, dont le verre spécifique est « estampillé » à l’emblème de la marque. Ce verre de phare est une pièce rare, souvent cassé ou perdu, il sera difficile à trouver sur les bourses d’échange, et il n’existe à l’heure actuelle aucune refabrication.

 

3- Carburant / huile / bougie : Le moteur fonctionne sans soucis particulier au 95 sp , une huile moteur « automobile » de type 10w40 ou 15w40 conviendra parfaitement . Les bougies de même type que celles des 2cv Citroën (mot.602cc) feront parfaitement l’affaire. ( le « perlage » de la  bougie est extrêmement rare sur notre 4 temps, et signe, lorsqu’il se produit d’une déficience de la bobine haute tension. (Le lion de Valentigney rit jaune…)

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Quelques points à surveiller:

 

Un graissage fréquent des fourches "inversée" est indispensable, des graisseurs sont prévus à cet effet sur le haut de chaque tube, mais un graissage "au pinceau" de la partie basse des fourreaux est généralement suffisant.

 

Les amortisseurs de transmission : Ces éléments en caoutchouc montés à l’intérieur de la couronne arrière, ont tendance à s’effriter à l’usage. Lorsqu’ils sont définitivement hors service, c’est la clavette du pignon de sortie de boite qui sera rapidement cisaillée. (les éléments amortisseurs de transmission sont disponibles pour un prix modique chez les professionnels)

 

Le plot d’indexage du flasque de frein avant  (version « tôle » ) a une fâcheuse tendance à se dessertir…

 

La pompe à huile des Z22c  comporte un filtre, celui-ci, lorsqu’il est  saturé est quasiment indémontable.

 

Le système d’entraînement à vis sans fin de la pompe, est à surveiller, les pignons s’usent rapidement, le démontage du carter d’embrayage permettra d’en évaluer l’usure.

 

Le cabochon de feu arrière en aluminium profilé (Z2c, Z46, etc…), pièce rare également, tenu par 2 petites vis, est souvent épris de liberté, un freinage des vis avec un produit de type Locktite résoudra efficacement ce problème.

 

La fourche à bain d'huile: Loin d'être une fourche à amortissement hydraulique, doit son nom a l’ingénieux système de "barbotage" des bas de tube de fourche dans l’huile, ce qui permet un meilleur coulissement des fourreaux sans nécessiter d’ entretien trop fréquent. Cette fourche n'est pas étanche, (elle ne comporte d’ailleurs aucun joint)  il faudra donc veiller à ne pas mettre une huile trop fluide, et a compléter son niveau de temps à autres (une classique huile moteur 15w40 conviendra).

 

La bobine d’allumage, dont la partie  « haute tension » composée de fil de très petit diamètre (o,o7mm) est soumise à l’échauffement combiné du moteur et de la génération d’énergie. L’émail recouvrant le fil de cuivre craquelle , provoquant des disfonctionnements (la machine pétarade, difficulté de démarrage a chaud). Dans ce cas, le remplacement s’impose.

 

Le desserrage du repose pied coté gauche est fréquent , ce phénomène est lié au sens de serrage de son écrou de fixation, il suffit de contrôler périodiquement le serrage. La clef a bougie (21mm sur plat) permet cette opération.

 

Le clef a bougie (indispensable dans la boite a outil de la moto) permet également le démontage des écrous de broche des roues

 

Les ressorts de suspension arrières inférieurs , durement sollicités lors des rebonds, sont souvent cassées, ils entraînent, dans leur déchéance une déformation des rondelles butée, ce qui a pour effet immédiat, la destruction des caches en aluminium, la vie est dure parfois…

 

En cas de remplacement des ressorts, il faut remplacer les rondelles d’appui par des rondelles plus épaisses (voir plan) s’assurer que les caches en aluminium sont correctement positionnés

 

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Electricité

 

Les « Z » recevront 3 types d’équipements électriques, en fonction de leur niveau de finition, les schémas de câblage sont présentés dans la partie technique de cet ouvrage. voici toutefois un rapide résumé qui vous permettra d’y voir plus clair :

 

L’équipement « standard » , destiné aux modèles standards Z46, Z2c, et pourvus d’une batterie (6v / 3,6 A) fonctionnera  en mixte continu / alternatif. Il est équipé d’une simple  cellule redresseuse « redresso Novi ». Une lampe « régulatrice » (6v, 3,6 A ou 21W) nivelle la tension d’alimentation du système d’éclairage. La lampe code/phare est alimenté en courant alternatif, alors que la veilleuse et le feu arrière sont alimentés en courant continu ; Le commutateur est à 3 positions. ( 0  , ville, code , phare)

 

 L’équipement « basique » réservé aux modèles économiques (Z54c, Z24c) dénués de batterie : Ce schéma fonctionne intégralement en courant alternatif, une résistance de 1,9 Ohms monté en parallèle avec l’ampoule de veilleuse dans la phare , absorbera l’excès de courant délivré par le volant, tandis que la « fameuse » ampoule régulatrice nivellera les pics de tension générés par le volant à haut régime, et préservera du mieux qu’il peut les ampoules d’éclairage et de signalisation des surtensions.

 

 L’équipement « luxe » ,  spécifique à la Z22c, équipée d’une batterie généreusement dimensionnée (6v / 7A), d’une bobine d’éclairage à double enroulement, et d’un module redresseur à 2 cellules, fonctionne intégralement en courant continu.  Le  commutateur est à 3 positions, la lampe régulatrice est intégrée au commutateur et fait office de témoin de charge.

 

Pour ces trois types de schémas, les volants magnétiques sont quasiment identiques, mais les masselottes d’avances centrifuges seront différentes pour les 125 (20°) et les 175 (16°) et les bobines d’éclairage et d’allumage sont également différentes suivant les équipements.

 

Rappel : Ampoule arrière et veilleuses 6v / 2w , ampoule code phare 6v / 25/25w sur tous les modèles.

 

Aucun dispositif d’arrêt du moteur par coupure ou  court-circuitage de l’allumage n’est prévu sur les Z, l’arrêt se fait « naturellement » par calage, les carburateurs étant dépourvus de système de ralenti, cette économie s’avère sans inconvénient à l’usage.

 

La batterie ne contribue jamais à l’alimentation du circuit d’allumage, qui est totalement autonome.

 
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Identification des versions coulissantes par les numéros

 

Type

Numéro de cadre

Numéro moteur

Date d’homologation

Les numéros de série sont frappés sur le gousset situé en arrière de la colonne de direction. (du coté droit).

 

Le numéro moteur est frappé sur la partie avant du bloc, près de la bride de fixation au cadre.

 

Une petite plaque « constructeur », rivetée sur la colonne de direction rappelle, le type, l’année de production, et les numéros de série.

125 Z46 (1)

A partir de 472-002

A partir de 472-001

26 septembre 1947

175 Z2c

A partir de 530-001

A partir de 530-002

05 janvier 1949

125 Z46 (2)

A partir de 810-001

A partir de 810-001

05 Octobre 1954

175 Z22c

A partir de 750-001

A partir de 750-001

09 novembre 1953

125 Z54c

A partir de 850-001

A partir de 800-001

09 novembre 1953

175 Z24c

A partir de 900-001

A partir de 900-001

10 septembre 1955

 

 

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